Mon beau sapin : arbre de vie!
Mieux connu sous « sapin de Noël », le sapin baumier est aussi dénommé « Annedda » dans le langage des Premières Nations. Jacques Cartier l'a baptisé « l'arbre de vie », Jacques Mathieu* auteur et historien relate :
« En avril 1536, sur 110 hommes d’équipage, 25 sont morts et 40 autres penchent résolument vers la mort. Les corps sont couverts de plaies sanguinolentes, les gencives pourrissent, les dents se déchaussent, la faiblesse est si grande qu’elle prive des forces suffisantes pour enterrer les morts. Désespéré, Cartier expose une image de la Vierge, organise une messe, demande une autopsie et promet de faire un pèlerinage si ses hommes guérissent de la maladie.
Jacques Cartier rencontre par hasard Domagaya, le fils du chef amérindien de Stadaconé (Québec), en bonne santé alors qu’il souffrait du même mal que ses hommes une semaine plus tôt. Cartier s'enquiert du remède de Domagaya. L'Amérindien répond aux interrogations de Cartier en lui parlant de l’annedda, un arbre dont les rameaux qui pilés et mélangés à l'eau permettent une guérison rapide. Il envoie deux femmes accompagner Jacques Cartier pour cueillir les branches et l'écorce de l'arbre et pour lui indiquer comment les faire bouillir. En six jours, le savoir-faire amérindien guérit totalement les membres de l’équipage, même ceux atteints de vérole depuis plusieurs années ».
« La gomme de sapin est l'un des articles essentiels de la médecine populaire des Canadiens français qui l'emploient, avec raison d'ailleurs, comme antiscorbutique, comme antiseptique dans les blessures et en cataplasmes sur les brûlures », écrivait le Frère Marie-Victorin dans sa Flore Laurentienne.
Considérée comme un excitant, un diurétique et, à doses élevées, un purgatif, la gomme a été employée en injections pour détruire les ascarides et pour combattre les coliques et la constipation. Par voie externe, on l'a employée en onguent ou en emplâtre, sur les coupures, les ulcères tardant à guérir, les parties affectées de rhumatisme et les douleurs de reins.
Les aiguilles de sapin sont savoureuses et reconnues pour de nombreux bienfaits expectorant et antiseptique, entre autres. On les utilise fraîches, séchées, broyées, et infusées, tant dans les plats salés que sucrés ou en préparation médicinale. Vous pouvez aussi récupérer les aiguilles, les sécher et les réduire en poudre pour aromatiser des sablés au beurre, infuser les aiguilles fraîches dans du miel pour en faire un casse-grippe, aromatiser un vinaigre de cidre pour une touche résineuse dans vos salades et tellement plus!
*Extrait de l'ouvrage « L'Annedda, l'arbre de vie » de Jacques Mathieu, auteur et historien.